Russell Henry Patrice Marie (1834-1909), est un des pionniers de la conquête des Pyrénées. Né en 1834 à Toulouse, fils d’un père irlandais installé à Pau, et d’une mère française, du village de Flamarens, en Gascogne.
« Ce que je voudrais surtout prouver aujourd’hui, c’est que de toutes ces tendresses qui nous attachent aux lieux et aux objets, la plus innocente, la plus intense et la plus durable, c’est le magique amour des montagnes. »
Henry RUSSELL, Les Pyrénées, les ascensions et la philosophie de l’exercice, 1865.
En 1858, à partir de Barèges, il réalise l’ascension du pic de Néouvielle, l’Ardiden et trois fois le Mont Perdu. Il est surtout connu pour ses ascensions au Vignemale où il monte pour la première fois le 14 septembre 1861 avec le guide Laurent Passet. Le 19 août 1864, à Gavarnie, il fonde avec Maxwell Lyte, Charles Packe et Emilien Frossard la première société de montagnards: la société Ramond.
En 1868, il monte au Vignemale pour la seconde fois avec Hippolyte Passet. Pour sa troisième ascension, il effectue la première hivernale, le 11 février 1869, avec Hippolyte et Henri Passet. C’est la première grande ascension hivernale effectuée en Europe.
Il veut passer des nuits en montagne. Le 26 août 1880, il passe une nuit à la belle étoile au sommet de la Pique-Longue. Il envisage alors l’aménagement des grottes, car il pense que toute autre construction serait inesthétique et malvenue. Il fait creuser sept grottes de 1881 à 1893. Le 1er août 1882 la première grotte est achevée; c’est la villa Russell, située à 3205 m d’altitude, au col de Cerbillonna (3 m de long, 2,5 m de large et 2 m de haut). Russell habite sa grotte pendant trois jours. Le 12 août 1884, il la fait bénir ainsi que le Vignemale. En 1885, il fait creuser la seconde grotte (celle des Guides) puis en 1886 la troisième; celle des Dames. Il y organise des réceptions somptueuses et légendaires, recevant princes et notables sur un tapis rouge qu’il fait déployer dans la neige.
Le 5 décembre 1888, il demande au préfet des Hautes-Pyrénées, de lui accorder la concession du Vignemale (200 ha entre 2300 et 3300 m). La location annuelle est fixée à 1 franc sur 99 ans et débute en janvier 1889. Le glacier recouvrant ses grottes, trois autres seront creusées 800 m plus bas, à la base du glacier (2400 m) : les grottes Bellevue. La dernière, la grotte du Paradis, est creusée à quelques mètres sous le sommet de la Pique-Longue. Il grimpe pour la trente-troisième et dernière fois au sommet du Vignemale le 8 août 1904.