Né en 1942 près du lac de Côme, en Italie. Fils d’un ouvrier d’origine italienne, Robert (Umberto) Flematti est un passionné de montagne : alpiniste, guide de haute montagne à Chamonix depuis 1966.
Il entre à l’EMHM (École militaire de haute montagne), en faisant partie d’une équipe de secours pour sauver deux alpinistes bloqués aux Drus.
Flematti repart dans les Pyrénées enchaîner l’éperon nord de l’aiguille de Labassa et le Petit Balaïtous
Il est connu pour avoir franchi la frontière franco-italienne clandestinement à 6 ans, en réalisant plus de 300 km à pied, accompagné de sa mère pour rejoindre son père qui travaille sur les grands barrages pyrénéens.
Il a gravi les plus hauts sommets du monde et a réalisé plusieurs premières dans les années ’60,
Flematti entre dans la légende avec Desmaison pour deux grandes tentatives de première :
- Celle au pilier du Freney, la voie la plus difficile du mont Blanc, qui a déjà coûté la vie à quatre alpinistes. En janvier 1967, ils réussissent, gelés jusqu’aux os, sans nourriture depuis deux jours.
- En 1968, l’ascension hivernale du linceul en 13 jours (face nord des grandes Jorasses) en 1968 en compagnie de son copain de cordée, René Desmaison. Robert raconte :
« Après douze jours et douze nuits (si l’on veut bien appeler ça des nuits !), le ventre vide depuis deux ou trois jours, et où l’on se régale à croquer à pleines dents une plaquette de beurre gelée à – 30°, où la peur se colle à la peau et devient l’amie intime des grands moments, où l’on ne sait plus trop ni pourquoi ni comment, car les questions deviennent inutiles, et pourtant, chose étrange, il y a un peu de rêve encore.
Pour moi, par exemple, je savais qu’il y avait énormément de choses à faire et à voir, et je me promettais, une fois dans la vallée, de me promener, de me promener.
Puis il y avait quelques moments de grand vide …
Ce fut long pour atteindre l’arête des hirondelles, nous arrivâmes à quelques mètres puis … ce vent violent, cette tornade, folie des éléments ; souffle et jambes coupées, accrochés à la paroi, telles deux petites mouches, nous ne savions comment faire pour nous abriter. Il fallait à tout prix installer la tente ; que de gestes et d’efforts en vain, cela était impossible et pourtant il le fallait.
Toute ma vie, je me souviendrai de cet instant. Les cordes se soulevaient, tourbillonnaient, s’entremêlaient. La tempête se ruait sur nous dans toute sa violence. Il y avait quelque chose de l’enfer. Ce fut, je l’avoue sans honte aucune, le moment où ma peur fut la plus grande.
Ce fut quelque chose que d’arriver dans des conditions inhumaines au bout de l’objectif, au prix d’efforts inouïs, avec la fatigue, la faim, le froid et cet espoir mêlé au désespoir, pour y trouver cette tempête qui voulait nous arracher notre chance de réussite et peut-être encore plus : notre vie. Mais le linceul ne nous a pas gardés … »
Il est revenu et vit actuellement dans les Pyrénées de sa jeunesse, à Arrens plus précisément.
Un bel ouvrage des éditions Guerin lui est consacré : De vires en vires, des Pyrénées aux Alpes