Les Passet sont une famille pyrénéenne qui a fourni au xixe siècle plusieurs grands guides de montagne.
- Laurent (1810-1864), Cultivateur, mais aussi chasseur et guide, il accompagne des pyrénéistes prestigieux comme Charles Packe et Henry Russell, qu’il conduit au Vignemale pour la première des ascensions du jeune comte, sur ce qui deviendra « son » sommet. Il est réputé pour son talent à « sentir » et à découvrir des passages : c’est que, consciencieux, il explore à l’avance tous les passages possibles avant d’emmener un client en course. Son nom a été donné à la brèche Passet, sur le Marboré. En 1840, il épouse Thérèse Cabessanis-Sarré, avec qui il aura quatre enfants, dont Henri.
- Hippolyte (1813-1884) est aussi cultivateur. Il se partage ensuite entre le travail de la terre et les courses en montagne. Marié à Marthe Barbé, il a six enfants, l’aîné étant Célestin. Hippolyte sera très sollicité après la disparition prématurée de son aîné. En février 1869, avec son neveu Henri, Hippolyte réalise avec Henry Russell la première hivernale du Vignemale, première hivernale absolue, d’ailleurs, et exploit d’un grand retentissement, pour lequel il faut descendre dans une immense crevasse et la remonter, en taillant des marches dans la glace.
- Henri (1845-1920), fils de Laurent. Il exerce officiellement la profession de guide à partir de 1875 et il l’organise pour ses collègues de Gavarnie. Sa compétence s’étend à l’ensemble de la chaîne (en 1881, il sera monté dix-sept fois à l’Aneto). Il acquiert de grandes connaissances en botanique, en géologie, en glaciologie. En 1878, il effectue la première du Grand Bachimale (depuis, Pic Schrader) avec Franz Schrader. En 1885, il réalise avec le jeune anglais F. E. L. Swan la première du couloir qui sépare les deux Astazous, aujourd’hui couloir Swan. L’année suivante, il accompagne Swan dans une tournée des sommets les plus difficiles des Alpes, puis ils font dans les Pyrénées l’ascension du Cylindre et du Balaïtous par la cheminée est.
- Célestin (1845-1917), fils aîné d’Hippolyte et donc cousin d’Henri. C’est un des meilleurs guides du moment. En 1871, il accompagne Russell au Mont Perdu, par la brèche de Roland. En 1872, il trouve avec le même Russell un nouvel itinéraire vers le Mont Perdu, par les Rochers Blancs et l’Astazou, le lac Glacé, ce qu’on appellera la « terrasse Russell » et le col du Cylindre. Puis ils font la première des Gourgs blancs et du pic qui portera plus tard le nom de Jean Arlaud. Entre 1872 et 1879, il réalise avec Russell les premières du Gabiétou par l’est, le pic des Tempêtes, le pic occidental de la Maladetta… En 1880, il réalise la première hivernale des Posets, avec Roger de Monts.
- Germain Castagné (1876-1948) gendre de Célestin. Il acquiert une grande technique d’escalade, en grimpant le plus souvent pieds nus. Il a réalisé de nombreuses premières avant 1914.